Football - National 3 Raon-l’Étape, à l’air libre, après son succès sur le leader Thionville-Lusitanos

Raon-l’Étape - Thionville-Lusitanos 3-2

Un comptable, cartésien par essence, vous dira que l’inestimable succès empoché par les Raonnais vaudra, comme les autres, trois points dans le bilan comptable. Il n’aura pas vraiment tort. Mais comment ne pas lui affecter un petit bonus psychologique ? Les hommes du duo Grand-Kipfer ont fait tomber Thionville-Lusitanos qui n’avait connu que deux bourreaux cette saison : Troyes 2 (à deux reprises) et Reims 2.

Surtout, c’est la façon avec laquelle les Raonnais sont allés chercher leur salut qui a un côté euphorisant alors que l’avenir du club sur la scène nationale est en jeu. « On a réussi à renverser la tendance à deux reprises. La confiance s’est inversée », confirme Michaël Grand. Il n’a fallu attendre que cinq minutes pour que Thionville exhibe son maillot jaune de leader. Sur un centre venu de la droite, Gourichy surgissait au deuxième poteau (0-1). Les Raonnais étaient proches d’un KO en règle dès la 11e minute. Insaisissable, Gourichy se jouait de Plaisance avant d’ajuster un centre vers Omosanya. Seul dans les six mètres, le massif attaquant envoyait le cuir au ras du poteau droit de Nagor. Thionville évoluait dans un fauteuil alors que la pression du résultat semblait peser sur les épaules raonnaises. « On a connu une entame difficile, en étant attentiste et en commettant des erreurs ». Nagor s’interposait, avec brio, du pied sur une frappe puissante de Gourichy (38e).

« Les garçons nous étonnent »

Ce qui rappelait aux plus distraits une évidence : bien qu’en souffrance, à 1-0, Raon restait en vie. Et Lavri le démontrait de la meilleure des manières. Lancé dans la profondeur, le Raonnais se jouait de la sortie de Junker et du retour des défenseurs pour égaliser (1-1, 39e). Dans les arrêts de jeu, Lavri était même proche de trouver le cadre en devançant la sortie de Junker. À la pause, Thionville pouvait ruminer sa frustration et Raon-l’Étape se nourrir de cet épilogue pour prendre confiance. « Les gars se sont peut-être dit inconsciemment que Thionville était jouable et qu’il ne fallait pas s’en faire une montagne », ajoute Michaël Grand.

Métamorphosé, Raon se montrait bien plus mordant dans les duels et entreprenant dans le jeu. Poinsignon devait jouer les pompiers sur un centre tendu d’Hassidou (52e) alors que Duminy ratait le cadre de peu sur une déviation (55e). Alors que le stade Paul-Gasser saluait cet esprit d’entreprise, c’est au cœur de ce temps fort que Thionville faisait à nouveau parler sa force de frappe offensive. À l’angle de la surface, Groune d’une frappe enroulée trouvait l’intérieur du poteau opposé (1-2, 58e).

Mais le football sait, parfois, se montrer juste. Les Raonnais, animés par l’instinct de survie, repartaient de plus belle. Kenchoul égalisait très vite d’un missile sous la latte (2-2, 62e). Duminy trouvant, lui, le poteau sur un enchaînement amorti poitrine et volée (70e). Thionville tentait bien de réagir mais Groune (76e et 87e) et Djecta (83e) butaient sur Nagor. Et dans les arrêts de jeu, sur un corner d’Hassidou, N’Guessan surgissait au premier poteau (3-2, 90e + 1). Un but en or et une délivrance. « Les garçons nous étonnent, on voit une équipe qui a des valeurs dans les moments difficiles », conclut Michaël Grand. Avec ce troisième succès de rang , Raon est hors de la zone de relégation, à l’air libre ! Pour Thionville, la montée attendra…