États-Unis Mobilisations pro-palestiniennes dans les universités : 200 arrestations
Le mouvement, débuté il y a dix jours à l'université Columbia à New York, a gagné de nombreux établissements à travers tout le pays et pris une tournure politique à quelques mois de la présidentielle.
Près de 200 manifestants pro-palestiniens ont été interpellés dans la nuit de samedi à dimanche sur trois campus américains lors de l'évacuation par la police de leurs campements, dernier épisode d'un mouvement étudiant qui s'élargit aux États-Unis.
Partie il y a dix jours de l'université Columbia à New York, cette nouvelle vague de soutien aux Palestiniens et contre la guerre que conduit Israël dans la bande de Gaza a gagné nombre d'établissements, de la Californie au nord-ouest des États-Unis, en passant par le centre et le sud.
Les images de policiers anti-émeute interpellant des étudiants, à l'appel de dirigeants d'universités, ont fait le tour du monde.
Le mouvement de solidarité avec Gaza a pris une tournure politique à sept mois de l'élection présidentielle américaine, entre allégations d'antisionisme et d'antisémitisme et défense de la liberté d'expression, un droit constitutionnel aux États-Unis.
Des étudiants juifs parmi les manifestants
Le pays compte le plus grand nombre de juifs au monde derrière Israël (quelque six millions) et aussi des millions d'Américains arabo-musulmans. Toute la semaine à travers les États-Unis, étudiants et activistes pro-palestiniens ont été interpellés et le plus souvent relâchés sans poursuites en justice.
Et dans ces rassemblements, des étudiants juifs de gauche et antisionistes soutiennent la cause palestinienne, keffieh sur les épaules, dénonçant même un « génocide » qui serait perpétré par Israël.
On fait le point par université.
Un centaine d'arrestations à Boston
Une centaine de manifestants pro-palestiniens ont été brièvement interpellés par des policiers anti-émeute dans une université de Boston.
L'établissement, la Northeastern University, a annoncé sur X « l'interpellation d'environ 100 individus par la police », en précisant que « les étudiants qui ont présenté leurs cartes de Northeastern U. ont été libérés (...) Ceux qui ont refusé ont été arrêtés ».
Des « insultes antisémites violentes » comme « Tuez les Juifs » avaient été proférées sur le campus selon l'université, qui a annoncé un « retour à la normale » à la mi-journée.
Un campement « illégal » de quelques tentes y a été démantelé par des policiers de l'université et des forces de l'ordre locales en tenue anti-émeute, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
69 étudiants arrêtés en Arizona
Les forces de l'ordre de l'université d'État d'Arizona (ASU) ont « arrêté 69 personnes samedi après l'installation d'un campement non autorisé », a indiqué l'établissement en accusant la « plupart de ne pas être étudiants ou membres du personnel de l'ASU ». Ces personnes seront « poursuivies pour intrusion illégale ».
23 arrestations dans l'Indiana
Dans le centre des États-Unis, 23 personnes ont été interpellées lorsque la police, munie d'équipements anti-émeute, a évacué un campement installé à l'université de l'Indiana, a rapporté le journal Indiana Daily Student.
Un village de tentes à New York
La présidence de Columbia, épicentre new-yorkais de la mobilisation estudiantine, a de son côté renoncé à faire évacuer par la police un « village » de tentes de 200 personnes sur une pelouse de son campus.
Un dirigeant du mouvement y est toutefois interdit d'accès après avoir proféré des menaces antisionistes dans une vidéo datant de janvier. Le jeune homme a présenté par la suite ses « excuses », selon CNN, qui a décrit le campus comme « relativement calme » samedi.
Tensions en Pennsylvanie
La situation s'est en revanche tendue à l'université de Pennsylvanie (UPenn), dont la présidente avait démissionné cet hiver après des déclarations devant le Congrès à Washington jugées ambiguës sur la lutte contre l'antisémitisme. A la suite d'« informations crédibles de cas de harcèlement et d'intimidation », la présidence a ordonné le démantèlement immédiat d'un campement.
Un campus californien fermé
En Californie, le campus de l'université polytechnique de Humboldt restera « fermé » pour le reste du semestre, et les cours auront lieu à distance, en raison de « l'occupation » de deux bâtiments, selon un communiqué.